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20/03/2009

Rencontre avec Virginie Buisson

Rencontre avec Virginie Buisson,



Née à Meaux en 1944, Virginie Buisson a vécu en Algérie, en Lorraine et en Normandie.

Voyageuse, elle cherche à travers l' écriture à dire les exils, les silences et les tabous liés aux déplacements, que ce soit par les recherches dans les archives ( Lettres retenues, correspondances censurées  de la Commune en Nouvelle Calédonie, Editions le Cherche Midi, 2001) ou par l'autobiographie ( Le silence des otages, editions  Le Cherche Midi, 2003). Elle est aussi l'auteur d'un roman pour la jeunesse: L'Algérie ou la mort des autres.( Folio Junior) Virginie Buisson présentera son travail de création, à travers l'exhumation d'archives et la mémoire personnelle, et parlera de ses projets en cours.



JEUDI 26 MARS à 18H30

A LA MEDIATHEQUE DES URSULINES

au premier étage ( l'esprit de la lettre)

NB: la médiathèque fermant à 19h , nous vous conseillons d'arriver avant la fermeture...


 

Extrait du Silence des Otages:

"L'enfant vivait avec sa mère. Un jour, un homme est venu habiter chez elles. Il a été dit que c'était son père.

Il travaillait en usine, le soir, il allait à son jardin. Il lisait en mangeant des pommes sur le rebord de sa fenêtre. Lorqu'il écoutait de la musique classique, sa mère se faisait distante, elle lissait sa jupe, invoquait des urgences domestiques.
Au bord de la Marne, près des ruines de la poste bombardée, il y avait un  loueur de livres qui tenait boutique dans son appartement. Chaque fin de semaine,la petite fille allait échanger des ouvrages. Elle reconnaissait les premières de couverture, c'est ainsi qu'elle a commencé d'apprendre à lire. "  ( Pages 26-27)


 

Extrait de Lettres retenues, correspondance de la Commune en Nouvelle Calédonie

Ile des Pins, janvier 1877

Chère mère,
Je dois vous dire que nous avons reçu, il  y a quelques temps, la visite de notre nouveau Gouverneur. Je ne sais ce qu'il en résultera, mais j'ai tout lieu de croire que rien ne sera en notre faveur et que tout ce que ses prédécesseurs n'ont pas mis à exécution, il le mettra sans scrupules.
(...) Nous espérons que plus tard, on fera d'autres retranchements plus dignes d'une administration qui garde des déportés (des gens de sac et de corde) comme disent les bons bourgeois qui nous ont envoyés ici.

Autre chose de nouveau qui ne fait pas rire les bonnes gens préposées à notre garde. Quelques-uns d'entre nous, au moment où Monsieur le Gouverneur venait nous rendre visite, quelques-uns ne voulant plus longtemps goûter les douceurs de la déportation ont eu l'audace de s’échapper sur un petit bateau, d'autres disent un radeau, et faire quelque chose comme trois à quatre cents lieues pour acquérir leur liberté. (...)Et bien lorsque j'ai appris leur départ qui s'est effectué par un temps terrible, j'ai fait des voeux pour une bonne réussite. Du moins, quand ils seront à l'étranger, ils pourront à la face du ciel qui éclaire le monde, lui dénoncer le traitement qu'on nous inflige. Ils diront au monde entier que nous ne sommes jamais descendus jusqu'au mensonge en disant que étions plus mal considérés que des forçats. "(Page 89)