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27/05/2010

Jésus et Tito , le dernier roman de Velibor Colic

Un livre à lire et à faire circuler ( ou mieux encore : à acheter!!)

Voici la très bonne critique parue dans Télérama:

« Ma mère dit que nous sommes croates, mon père que nous sommes yougoslaves. Moi, je n'en sais rien. » Le narrateur, qui n'a pas sa langue dans la poche, est un gamin ordinaire : il joue au foot, fait des blagues ainsi que quelques méchancetés aux camarades de classe, écoute bien ses parents. Bientôt, au lycée, il lorgnera les filles. Enfance et adolescence heureuses dans une famille chaleureuse. Seul hic, mais personne n'est parfait, le papa est fan du maréchal Tito ; la maman, une groupie de la ­Vierge Marie et de son bébé : « Si c'était au moins un joueur de foot, Jésus... », le monde serait un paradis. Qu'importe, Velibor a de grands rêves : musique hard, gloire dans un ­stade ou écrivain. Mais, dans les années 1970, la grande Histoire va s'inviter dans son pays et la Yougoslavie, se disloquer.

Entre innocence perdue et drôlerie débridée, Jésus et Tito met en scène un gamin qui ressemble beaucoup à l'auteur. Mais ce « roman-inventaire », ainsi que le définit lui-même Velibor ­Colic, est avant tout une formidable percée dans une époque. Tout y défile sur un rythme fougueux : la vie au jour le jour, les premiers émois, les premières inquiétudes, les tendresses et les mélancolies. Ces « antimémoires » se terminent dans une caserne. L'impétueux Velibor est soldat, malgré lui. Il coche les jours, attend la quille, ferme les yeux, se voit amoureux, libre dans un monde libre, en paix. Il sera écrivain.

Velibor Colic publie aujourd'hui son septième livre, mais le deuxième écrit directement en français, après le splendide Archanges, en 2008. Humour, sagacité, puissance narrative : Jésus, Tito et Colic nous mènent en bateau. Pour notre plus grand plaisir.

Gaïa Editions, 190 p., 17 EUR.

Martine Laval

Telerama n° 3149 - 22 mai 2010

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