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15/01/2009

un stage d'écriture au Diben

 

Les 21 et 22 février au Gîte " le carnet de Bord" du Diben, à Plougasnou ( 29)

S T A G E   D'E C R I T U R E

Matière(s)

 


Au Diben, pour la deuxième fois, un atelier d’écriture est proposé. C’est un atelier que l’on nomme résidentiel car il s’inscrit dans un temps plus long que celui de l’atelier régulier.

Ecrire en résidence, c’est écrire en continu sur un temps long ; c’est donc se consacrer en priorité à ce qui peut sourdre de sa propre écriture, c’est se rendre disponible à ce qui arrive lorsqu’on décide d’approfondir un travail, une tâche, un projet menés dans l’atelier.

Ainsi la résidence permet d’aller au-delà du premier jet et c’est ce qui rend cette expérience fructueuse pour chacun.

 

Lors du précédent séjour au Diben, j’avais eu le plaisir d’animer le stage avec l’écrivain Kossi Efoui. Nous avions choisi de partir du thème de l’exorcisme en littérature. Un deuxième stage sur ce thème (ou une deuxième session pour ceux qui ont participé au premier stage) sera proposé au printemps, et bien sûr Kossi Efoui sera de nouveau des nôtres puisqu’il co-animera ce stage avec moi.

 

En février, j’interviendrai seule pour ce stage intitulé Matières. Formée à l’animation d’atelier d’écriture à l’université d’Aix-Marseille, j’organise des stages d’écriture depuis plusieurs années et après avoir travaillé auprès de Motissage et Le Collectif Lanterne Rouge, toutes deux associations marseillaises, je collabore avec Le Pot aux Roses de Quimper depuis 2005. Travailler en écriture avec des adultes me plaît : la diversité du public est très stimulante parce que riche du parcours de chacun et de la relation, nécessairement particulière, que chaque individu entretient avec l’écriture.

 

 

Pourquoi écrire en atelier ?

« On nous apprit péniblement à parler, péniblement à marcher, puis,

cela acquis, nous reçûmes l’ordre de nous taire et de rester assis là

sans bouger. »

Eric Chevillard, Préhistoire

 

 

Cette citation de Chevillard me touche car elle dit combien les êtres de parole que nous sommes vivent dans l’oubli ou l’abandon de tout ce que l’on pourrait, voudrait, devrait dire …

Elle dit combien nous sommes respectueusement soumis à ceux qui nous ont intimé l’ordre de nous taire et ils sont nombreux ! Alors, bien sûr, il est possible de rester assis là sans bouger. Et puis, conscients de ses propres empêchements, il est possible de faire cesser le silence. L’écriture en est un moyen. Chacun sait cela …

 

MaTièRe(S)

 

Ecrire d’accord mais sur quoi ?

Ecrire suppose un projet et un trajet. Mais seul, il peut parfois être difficile de se fixer un but et encore plus un itinéraire. Je suis là pour vous permettre d’aller là où la nécessité et l’envie vous mèneront.

Pour cela, j’ai souhaité que, lors de ce stage, nous traversions ensemble la question de la matière.

 

Montaigne écrit dans la Préface des ses Essais : « Je suis moi-même la matière de mon livre ». En effet, la vie est une mine pour l’écriture, intarissable et bouillonnante. Mais il y a bien d’autres matières : à commencer par le mot lui-même et tous les sens et les sons qu’il transporte. Enfin, il y a le monde autour de nous. C’est un matériau important et qui, compte tenu du lieu où nous séjournerons, pourra se révéler essentiel.

 

La pierre de touche de cet atelier de février sera de permettre à chacun d’aller explorer sa propre matière, ses filons, propositions après propositions.

 

Christine Plantec

 

 


Le lieu du stage en résidence se situe en Finistère Nord à Plougasnou.

Gîte rando-Plume Le Carnet de Bord au Diben, Route du Port Blanc - 29630 Plougasnou.

17 euros la nuit (x 2)

Un forfait (modique) pour les repas sera proposé sur place.

La participation au stage est de 35 euros

L’adhésion à l’association est obligatoire : 5 euros

 

Le stage se déroulera comme suit :

Samedi 21 :     10h-13h + 14h-19 h

Dimanche 22 : 10h– 13h + 14h - 18h

Contact : 06.10.89.41.20

 

 

 

08/02/2008

autour du radeau de la Méduse

Autour du radeau de la Méduse

 

Les textes qui suivent ont été écrits par Marie, Mélissa, Marina, Ophélie, Marie-Josée, Ahmed, Laura, Corentin, élèves de 5ème/4ème au collège de Toul ar C'hoat à Chateaulin. Les élèves ont reçu l'aide de l'écrivain Kossi Efoui qui est intervenu au cours de cet atelier d'écriture.

 

Je suis un survivant

Je suis celui qui continue à exister

Je suis celui qui demeure en vie

Autour de moi gravitent les morts

Autour de moi, la mer devient rouge

Dans mes oreilles, le bruit des vagues

Dans mes oreilles, les râles des survivants, le bruit du vent

Derrière mes paupières fermées, un arbre vert entouré de paons

Un bateau volant, ma femme chérie

Dans mes narines , l’odeur de la mort.

   

Peur de la mort

Si intense en moi

Je suis mort déjà.

   

Mon cœur se brise

Je ne te vois plus

Je te vois dans le ciel étoilé

Mon cœur revit.

   

Etoile brillante

Femme qui regarde

Et pense qu’un jour

Son mari revient de la mort

   

Entouré de tout ce monde

Il faut que j’apprenne à exister

Mais comment ?

   

Au loin je vois un voilier

Mais je ne sais si c’est la vie

Ou la mort qui vient me chercher

   

J’ai peur sans toi

Console- moi

Aide- moi

   

Je vois apparaître une ombre

Le courage me résiste

Je le saisis

   

Entre ciel et mer

Il y a un monde

Mais lequel ?

   

La mort m’entoure

Commence à m’envahir

J’ai peur de mourir

   

Envie de mourir

Envie de vivre

Je ne sais pas

   

Joie de voir un bateau

Espoir d’oublier

Peut être bientôt

Revoir les miens

   

Au loin un bateau

Espoir

Joie.

   

Je pense à ma fille

Et à mes proches

Tout en mourant

   

Femme nue

Son corps courbé

S’appelle Eve

   

Je veux revoir mon père

Le serrer dans mes bras

Et l’embrasser tendrement

   

Envie de mourir

Envie de vivre

Je ne sais pas

   

Je pense à ma fille et à mes parents

Tout en mourant

Je suis désespérée

   

La joie me pénètre

En voyant

Ce magnifique bateau

   

Autour de moi

Des corps mouvants

La solitude

   

Minute après minute

La fin approche

Sans avoir vu mes proches

La mort me guette

   

La rosée rouge

n’oublie jamais

son goût de solitude

   

Verse l’odeur de la peur

Je ne suis

Pas encore mort

   

Sous la lune vivante

Lune aveuglante

Un homme aux os blanchis

Se dresse