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04/03/2011

EQUIVOXES TROISIEME EDITION le 19 mars

 

EQUIVOXES le 19 mars 2011 , à la chapelle de Auditorium de Quimper, Place Le Coz

 

poésie,littérature,écrivains,équivoxes,printempsde 15h à 19h, en marée montante :

une scène ouverte,

des éditeurs indépendants : Brigitte Mouchel, Les Prestigieux établissements Frichtre, An Tu All ar Mor

Mademoiselle serveuse de poèmes

une lecture de textes de Pascal Quignard sur les photographies de Michel Godeau avec la galerie Aktinos,

des ateliers d’écriture sous la tente de feutrine de Bénédicte Rousset

Buvette et petite restauration

Librairie

 

de 20h30 à Minuit, en pleine mer :

Stéphane Audeguy et Ali Ahamed

Seyhmus Dagtekin et Alex Grillo

Claude Favre et Dominique Pifarély

Emmanuel Laugier et Jean-Luc Cappozzo

 

Le Pot aux Roses / 06 79 64 62 49

http://potauxroses.hautetfort.com /

 

Après-midi : entrée libre

Soirée : 8 € / Gratuit (chômeurs, étudiants, – 25 ans)

l'affiche et le dépliant par Fabienne Venet sur son site  et le bonus 2009 (peintures et photos repotage)

affiche et dépliant

le bonus 2009

 

poésie,littérature,écrivains,équivoxes,printempsEmmanuel Laugier est né en 1969 à Meknès (Maroc). Il vit, travaille, depuis quelques années, à Nîmes. Poète, essayiste et critique littéraire au journal Le Matricule des anges depuis plus de quinze ans, il a publié une dizaine de livres, dont L’OEil bande (Éd. Deyrolle, 1997), Suivantes (Éd. Didier Devillez, 2004), Mémoire du mat (Éd. Virgile, 2006) et en 2010 For (Éd. Argol). Il a dirigé par ailleurs, avec Lionel Destremeau, pour les éditions Prétexte des collectifs d’anthologie critique sur la poésie contemporaine, conçu le Cahier Jacques Dupin Strates (Éd. Farrago, 2000) ainsi que l’édition de ses écrits sur l’art, Par quelque biais vers quelque    Photo didier Leclerc         bord (Éd. P.O.L., 2009).

quand on approche de l’île

on croit à sa distance –

on a raison de croire à elle

il n’y a que cela pour nous

un peu de temps combiné avec un peu d’espace

alors on se rapproche d’une île puis –

puis nous en éloignons

et ce que fait l’île avec nous

cela non cela

nous ne le voyons pas

Extraits de For, Éd. Argol (2010).

poésie,littérature,écrivains,équivoxes,printempsJean-Luc Cappozzo est né à Belfort en 1954. Après ses débuts à la trompette dans l’Harmonie de sa ville natale, il travaille conjointement le jazz et la musique classique. La rencontre en 1984 avec Dizzy Gillespie fut déterminante. En 1988, il enseigne l’improvisation au CNSM de Lyon. Il participe au collectif de l’ARFI, et joue avec Louis Sclavis, Joëlle Léandre, Sophia Domancich, Michel Godard... Il rejoint en 2005 l’orchestre mythique européen : le Globe Unity Orchestra. Grâce à sa puissance, son imagination, sa sonorité magnifique, la clarté de son phrasé, Jean-Luc Cappozzo est aujourd’hui l’un des trompettistes incontournable de la scène européenne.

 

poésie,littérature,écrivains,équivoxes,printempsSeyhmus Dagtekin : poète et romancier, né et élevé dans un village kurde en Turquie, vit à Paris depuis 1987. Il écrit en turc, en kurde ou directement en français. Son itinéraire est celui d’un artiste toujours méfiant à l’égard des destins figés, des identités assignées. Seyhmus Dagtekin est également lauréat du Prix Mallarmé 2007 pour Juste un pont, sans feu (Éd. Le Castor Astral, 2007), du Prix international de poésie francophone Yvan Goll pour Les chemins du nocturne (Éd. Le Castor Astral, 2000) et son roman à la source, la nuit (Éd. Robert Laffont, 2004) a reçu la mention spéciale du Prix des Cinq Continents de la Francophonie. Par ailleurs, ses   textes ont été publiés dans de nombreuses revues et anthologies.

Si chacun pouvait parler à sa place, face à l’autre

Son immuable, même si l’on sait que tout mue

autour de nous

Si chacun pouvait ne parler qu’à sa place

Ce que j’ai à dire passerait d’abord par moi

Pour se refléter où

Personne n’aurait à écouter personne

Personne ne serait nuage sur la tête de personne

Chacun chasserait de son propre soleil ses nuages

Personne

Avec ses meutes

Juste un pont sans feu, Éd. Le Castor Astral (2007).

 

poésie,littérature,écrivains,équivoxes,printempsAlex Grillo, vibraphoniste et compositeur, est né en Vénitie en 1956. Il commence ses études musicales en 1973 au conservatoire de Nice où il travaille la percussion, l’harmonie et l’orchestration tout en pratiquant par ailleurs le Jazz et les musiques improvisées. Il étudie au conservatoire de Nice, puis à Pantin avec Gaston Sylvestre, se produit avec de nombreux musiciens de Jazz et de musique improvisée (Steve Lacy, François Jeanneau, Bibi Rovère, Didier Malherbe, Barre Phillips, Patricio Villaroel...). Musicien curieux des autres, il travaille régulièrement en Indonésie avec le joueur de gamelan Sapto Raharjo, anime depuis 1993 des ateliers de musique improvisée (Cepia, Adiam, écoles de musique) et collabore avec des poètes comme Daniel Biga (La musique de l’Afrique est en nous, 2006).

 

poésie,littérature,écrivains,équivoxes,printempsClaude Favre : François Bon qui l’édite aux éditions publie.net (Des os et de l’oubli, Précipités, Pas de titre ni rien, Interdiction absolue de toucher les filles même tombées à terre) écrit " nous accueillons l’écriture rauque et extrême de Claude Favre. Et il n’y a rien à questionner que le partage où elle nous met, s’il ne s’agit jamais de douleur, d’effroi et encore moins de résignation, mais de ce qui rejoint tout cela dans la violence faite à l’être, et où l’arrogance fière de la langue est de ne jamais condescendre, tout en traversant cette violence, à en faire une adresse ni même une plainte ". Membre du collectif remue.net, elle travaille avec des peintres et participe à des lectures publiques, seule ou avec des musiciens.

n’étiez que de toute la misère clandestins la nuit /

charrie morts n’étiez que bribes au fer rouge entre /

planches disjointes peuples entiers jetés sans /

millions par millions sur les routes les camions /

sous l’étouffement la soif rouille et les souvenirs /

traverser sans retour ou mourir /

n’étiez qu’impossible un des noms

pour la mort en cohorte

Extrait de Brûleurs, Éd. libr.critique(2010).

 

poésie,littérature,écrivains,équivoxes,printempsDominique Pifarély, violoniste, compositeur, chef d’orchestre, reçoit son premier violon à l’âge de 6 ans, poursuit des études classiques, pratique les musiques traditionnelles et le rock, se destine à la musique de chambre et puis décide d’être musicien. De 1979 à 1990, il se produit en trio aux côtés de Didier Levallet et Gérard Marais. Il fonde ensuite le Sclavis-Pifarély Acoustic Quartet (avec Bruno Chevillon et Marc Ducret), qui se produira jusqu’en 1997 dans les principaux festivals européens ainsi qu’au Canada et au Japon (Acoustic Quartet, ECM, 1993). Puis il entame en 1996 un dialogue avec François Couturier, concrétisé par l’enregistrement de Poros (ECM, 1997), où la musique échappe à toute catégorie, mariant écriture et improvisation. Il travaille régulièrement à des lectures/performances notamment avec l’écrivain François Bon.

 

poésie,littérature,écrivains,équivoxes,printempsStéphane Audeguy est né près de la Loire en 1964, son premier roman Théorie des nuages chez Gallimard en 2005 remporte un vif succès. Tour à tour exploration géographique, fable scientifique et réécriture ludique, les romans de Stéphane Audeguy ont fait de la variété leur principe et mêlent érudition, rêverie et réflexion. Après avoir enseigné le cinéma, Stéphane Audeguy a su trouver dans l’écriture un moyen subtil de nous faire voir l’invisible. Il a publié entre autres : Fils Unique (Éd. Gallimard, 2007), Nous autres (Éd. Gallimard, 2009), In Memoriam (Éd. le Promeneur, 2009).

Pour la première fois de sa vie, Richard Abercrombie est confronté au vacarme obscène de la nature sous sa forme la plus grandiose et la plus véhémente : une jungle. Ce n'est pas tant le vacarme en soi qui l'abasourdit, mais, au sein de ce tohu-bohu, l'absence totale de sonorité humaine. La jungle bruit selon ses propres lois, insoucieuse des hommes qui croient l'explorer.

La théorie des nuages, p.199, Éd. Gallimard / NRF (2005)

poésie,littérature,écrivains,équivoxes,printempsNé en 1979, sur l’île de La Réunion, Ali Ahamed découvre avec des amis la danse Hip Hop en 1996 sur le macadam de Saint-André. Installé à Quimper, il crée La New School, anime des cours de danse et est chorégraphe de la Cie Positive Crew. En 2004, la Compagnie est invitée par le saxophoniste Kenny Garrett à Quimper. En 2009, Ali Ahamed a participé au spectacle Changement de point de vue de la Cie Le Doaré où se mêlaient hip hop et danse  contemporaine.

 

 

19/12/2010

Concours de poésie "infinis paysages"

 Le Pot aux Roses organise la troisième édition d'Equivoxes le 19 mars 2011. C'est l'occasion de lancer un concours de poésie sur le thème proposé cette année par le printemps des poètes : Infinis paysages

 « Exprimer les liens profonds qui unissent l'homme à la nature, les célébrer ou les interroger est un des traits les plus constants de la poésie universelle. Mers et montagnes, îles et rivages forêts et rivières, ciels, vents, soleils, déserts et collines, la plupart des poèmes porte comme un arrière-pays la mémoire des paysages vécus et traversés.

Se reconnaître ainsi tributaire des infinis visages du monde, c'est sans doute, comme le voulait Hölderlin, habiter en poète sur la terre. »          

JP Siméon, directeur artistique du printemps des poètes

Ecrivez votre proposition   poétique « Infinis paysages » sur une feuille A4 recto ( 3500 caractères espaces compris maximum ) Inscrire au verso vos noms, prénoms, adresse, numéro de téléphone ainsi que la catégorie d’âge vous       correspondant et l’adresser à :

Le Pot aux Roses, 24 rue     Gambetta, 29000 Quimper avant le 15 février 2011.

 3 catégories :    12-15 ans/ 16-20 ans / + de 20 ans

Les textes lauréats seront lus lors d’Equivoxes, le 19 mars 2011 et publiés dans nos carnets.

Boîte à idées :

La forme que vous choisissez est libre, pour vous inspirer quelques poèmes (ci-dessous ), mais aussi les poèmes de Philippe Jaccottet, notamment ses promenades poétiques comme dans " paysages avec figures absentes " dans lequel on trouve de magnifiques pages sur le rapport très intense que Jaccottet entretient avec le paysage.

Votre poème peut être aussi haïku!

Pour vous aider encore plus, vous pourrez faire le stage proposé par le Pot aux Roses et animé par Christine Plantec les 29  et 30 janvier prochain, revenez aux nouvelles très prochainement sur le blog pour la présentation du stage par Christine.

Des poésies :

Oui, voici la colline et la vallée,
Voici le lac et le reflet des nuages.
La lumière les dévoile aube et soir ;
Et le printemps revient à tire-d’aile !
Terre habitable, humain séjour provisoire :
Il n’est vrai paysage que de nos mémoires…
Ô pays ! ô âge ! Transplantés ici,
Nos désirs et paroles nous unissent
A tous les lointains, au grand iambe
Du prime matin du monde. Ecoutons donc
Le chant des âmes errantes, de leurs élans
Inachevés, chant fondu dans les sources
Et la brise, chant nôtre ! L’infini n’est autre
Que nos énigmatiques échanges, sans cesse
Renouvelés, avec l’immémoriale promesse.

Nos lieux, nos instants, à jamais uniques.

François Cheng

 

Voyage à dos de cerisier 2

 L'ailleurs mondial des fleurs de cerisier
Offre à l'aventure des poètes
une nouvelle mer à traverser.

La tendresse des poètes voyage
en baleine bleue autour du monde,
les cerisiers en fleurs aident à sauver
cette espèce en voie de disparition.

Au Japon, le cerisier en fleurs
sert de poste restante
aux poètes sans domicile fixe.

A Kyoto, cette année-là,
la force d'un cerisier
a sauté dans ma vie
en femme de solaire compagnie.

 René Depestre

Plaine de Flandres

 C’est d’abord un appel qui nous oblige de très loin,
au fond des basses terres, à redresser l’épaule
en permanence, à n’être qu’un souffle
autant qu’un regard : que ce soit les roseaux, les arbres
qui vacillent, se dénouent sous les nuages de l’ouest,
une rafale, la moindre brise, ils le savent pour nous,
les vents, ici, viennent tous du rivage,
nous ne pourrons aller qu’à sa rencontre,
et peu à peu nous ne demandons plus où nous sommes,
à quelle heure, comme nos pas renoncent à peser.
Nous écouterions mieux, nous offririons les mains,
avant même d’entendre à l’horizon murmurer,
puis gronder la houle, l’air est gorgé d’embruns,
déjà nos corps en seraient ruisselants.
Un seul cri d’ailes blanches, dans l’approche il suffit,
de temps à autre, d’une mouette, dès qu’elle prend son vol
l’espace retentit : la distance est si vaste encore,
mais rien ne manque, nous n’avons rien à conquérir,
pour elle, pour le ciel de la mer, nous aurons ce visage
lorsqu’il dit oui, qu’il reflète le monde au premier jour.

(entre Dunkerque et Furnes)

 Pierre Dhainaut

Anti-poème

 Je passe en revue
ce qui communément se dit :
la pierre respire
le bois travaille
l’arbre se dénude
le ciel se couvre
le vent gémit
l’herbe se couche
le nuage court
la forêt recule
le volcan se réveille
l’étoile pâlit
la mer mugit
le soleil se cache
la montagne tue
le désert avance
etc…
Et voilà que je songe à ces tribus arabes d’avant l’islam qui façonnaient des statuettes de dieux avec des dattes, les adoraient pendant que la nourriture était abondante, puis, en temps de pénurie, les mangeaient sans état d’âme. Que faisons-nous d’autre avec la nature, cette divinité que nous avons recréée à notre image en pétrissant quotidiennement la pâte de la langue ? Aujourd’hui, ne sommes-nous pas en train de la dévorer après l’avoir tant adorée ?

Abdelattif Laabi

Le pays du poème

 Il neige
sur la terre
et sur ton corps
qui est sous la terre

sur ta tombe en granit bleu
des Monts d’Arrée
couverts de neige

à l’heure où je t’écris
tendu derrière la vitre

ce livre
que tu ne liras pas.

Il neigeait
et tu as dit, ce jour-là
c’est tout noir

j’ai su, ce jour-là
que tu connaissais le pays du poème.

Il neige
comme il neigea en hiver 1963

quand, avec sa mobylette
nous nous renversâmes sur la route
papa et moi

quand, les pieds contre le fourneau
les mains aux aiguilles

tu nous tricotais des écharpes et des gilets
contre la neige.

Il neige
de l’autre côté de la vitre

de ta vie
et du temps.

Yvon le Men

Tableau

Sous le feuillage où bat la pluie
La poésie écoute le paysage.

Tournesol ou souliers blessés
Elle a pris le chemin du soleil
Et porte un nuage rouge accroché à sa voix.

L’infini à portée de main
N’est jamais monotone.

Jean-Michel Maulpoix

Marche vers la fin de l’hiver

 Par ses reflets la neige élague
aulnes et bouleaux
démêle un fouillis de ronces

détachées d’un ciel blafard
de grandes plaques jonchent l’étang
les éclats nous tailladent les chaussures

colline après colline
on parcourt des futaies limpides
sur un chemin sans ornières ni bornes

de l’horizon le soir expulse
une laine écarlate
qu’on se l’enroule autour du cou

elle brûlera jusqu’au silence
les quatre vérités en travers de la gorge

 

Roland Reutenauer

 Le delta du Danube

 Entre les Balkans et les Carpathes

sur le littoral de la mer Noire
au nord du lieu où Ovide
vécut son exil

vaste territoire
survolé par l’aigle
qui niche
dans les crevasses de la falaise blanche

reflets argent des mouettes
sur les eaux sombres
ciel sillonné de cygnes hurlants
d’oies bernaches
et de pélicans

perdue dans le désert
une pierre solitaire
portant ces mots :
loci princeps
limit. prov. scyt.

plus récemment
le grondement du canon
là-bas vers Sébastopol

des Cosaques errants
bourrés de raki
chantant entre nostalgie et néant
d’anciennes mélopées d’Ukraine

un lieu
peut-être enfin
rendu à ses origines.

Kenneth WHITE