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10/02/2008

Autour du radeau, lycée de Douarnenez

La classe de première L du lycée Jean Marie Le Bris de Douarnenez écrit sur le tableau et reçoit Lydie Salvayre.


Il est minuit dix, et cette couleur transparente vitale pour l'homme est sur le point de nous ôter la vie petit à petit en gagnant du niveau. La passerelle arrière se noie dans l'obscurité de cette couleur. Je t'écris pour te dire que je t'aime et t'ai toujours aimée. Je t'écris pour te dire que je ne reviendrai peut être pas de cette aventure. Je t'écris pour te dire que le regret et le désespoir me gagne.

Nous avons percuté un rocher en longeant la côte Africaine. Au début ce n'était qu'une simple petite brèche, mais qui par la suite s'est ouverte, agrandie de plus en plus. Il n'y a plus de canot de sauvetage, mais quel sauvetage ? Ce genre de situation laisse à l'homme la folie et la solitude pour choix. De plus nous sommes à plus de quarante kilomètres des côtes.

Mes pieds commencent à toucher cette mer qui me dégoûte et me submerge de terreur. Nous ne sommes qu'une vingtaine sur une moitié de navire qui sombre dans la sombre couleur de l'eau. Nous avons arraché tous ensemble une partie de la passerelle avant construite de bois, l'idée de radeau nous est venue en aide. Des draps et des mâts que transportait ce navire, un radeau parfait nous en firent. Mais tiendrons nous sans manger et quelques uns sans vêtement pour attacher la passerelle au mât dans une mer qui se déchaîne déchaînée de ses chaînes.

Il est cinq heures du matin et on aperçoit au loin le lever du soleil recouvert de nuages noirs tels la main de la mort. Le temps me semble trop long, tu me manques ainsi que les enfants. Je vous aime.

Dans tous les cas, à bientôt.

Yohann Boennec

 
Naufrage est le nom de mon chien : ses poils en bataille me font penser à un certain Crusoé.

Ses petits pas précipités sur le plancher ne sont pas pour autant sans volupté et résonnent dans l'appartement lorsqu'il apporte le courrier au près du pied du canapé.

Son regard abattu qui me scruta d'en bas, me brisa, me broya tel une batte de base-ball de bois.

Le jour où je l'ai sauvé, il n'était qu'un bébé, je suis resté bouche bée, j'avais fait ma B.A, c'était le BAba.

Ce petit naufragé si fragile ne fera jamais de mal, ne vous faites pas de bile, ce petit animal si docile ne feindra pas faire l'imbécile n'y voyez pas le mal.

 Ange Hersant

 
- Dis moi Anne, pour le scénar tu as une idée de mise en scène ?

 

« Les corps étaient inertes et blancs, les rescapés mélangeaient leur larmes aux puissantes vagues qui giflaient leur visages meurtris »

 

- Qu'est-ce que tu penses alors de ce projet ? En tout cas ça sauve la boite, sans ça on aurait échoué à l' ANPE.

 

« Les yeux hagards, les ongles rongés jusqu'au sang, le souffle régulier des survivants, voilà maintenant deux jours et ils ne sont plus que quatre, par manque de force ils laissèrent les cadavres pourrir à bord de leur radeau »

 

- Silence sur le plateau, lumière et action ! « Capitaine Cook, l'esprit marin ». Parfait c'est super .On la refait.

- Ils sont chiants ces artistes !

 

« Le grincement du mat de fortune et la houle qui frappe contre l'embarcation voilà le rythme des quatre seuls survivants de cette triste aventure, la folie des hommes était éteinte, l'espoir aussi. Ils ne parlaient plus, ne se battaient plus, ils eurent à peine la force de se pendre au mât, les uns après les autres, à cause du désespoir et de la souffrance de leur blessure. Cet amas de corps blancs maintenant s'éloigne dans l'infinité de l'océan »

 

Théo Jourdain


08/02/2008

autour du radeau de la Méduse

Autour du radeau de la Méduse

 

Les textes qui suivent ont été écrits par Marie, Mélissa, Marina, Ophélie, Marie-Josée, Ahmed, Laura, Corentin, élèves de 5ème/4ème au collège de Toul ar C'hoat à Chateaulin. Les élèves ont reçu l'aide de l'écrivain Kossi Efoui qui est intervenu au cours de cet atelier d'écriture.

 

Je suis un survivant

Je suis celui qui continue à exister

Je suis celui qui demeure en vie

Autour de moi gravitent les morts

Autour de moi, la mer devient rouge

Dans mes oreilles, le bruit des vagues

Dans mes oreilles, les râles des survivants, le bruit du vent

Derrière mes paupières fermées, un arbre vert entouré de paons

Un bateau volant, ma femme chérie

Dans mes narines , l’odeur de la mort.

   

Peur de la mort

Si intense en moi

Je suis mort déjà.

   

Mon cœur se brise

Je ne te vois plus

Je te vois dans le ciel étoilé

Mon cœur revit.

   

Etoile brillante

Femme qui regarde

Et pense qu’un jour

Son mari revient de la mort

   

Entouré de tout ce monde

Il faut que j’apprenne à exister

Mais comment ?

   

Au loin je vois un voilier

Mais je ne sais si c’est la vie

Ou la mort qui vient me chercher

   

J’ai peur sans toi

Console- moi

Aide- moi

   

Je vois apparaître une ombre

Le courage me résiste

Je le saisis

   

Entre ciel et mer

Il y a un monde

Mais lequel ?

   

La mort m’entoure

Commence à m’envahir

J’ai peur de mourir

   

Envie de mourir

Envie de vivre

Je ne sais pas

   

Joie de voir un bateau

Espoir d’oublier

Peut être bientôt

Revoir les miens

   

Au loin un bateau

Espoir

Joie.

   

Je pense à ma fille

Et à mes proches

Tout en mourant

   

Femme nue

Son corps courbé

S’appelle Eve

   

Je veux revoir mon père

Le serrer dans mes bras

Et l’embrasser tendrement

   

Envie de mourir

Envie de vivre

Je ne sais pas

   

Je pense à ma fille et à mes parents

Tout en mourant

Je suis désespérée

   

La joie me pénètre

En voyant

Ce magnifique bateau

   

Autour de moi

Des corps mouvants

La solitude

   

Minute après minute

La fin approche

Sans avoir vu mes proches

La mort me guette

   

La rosée rouge

n’oublie jamais

son goût de solitude

   

Verse l’odeur de la peur

Je ne suis

Pas encore mort

   

Sous la lune vivante

Lune aveuglante

Un homme aux os blanchis

Se dresse