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21/03/2014

Suzanne Bérélowitch

poésie, art contemporain 

Expositions

Avril-Juillet 2009
Comédienne-Plasticienne-Chanteuse dans « Page Blanche », spectacle de peinture sur échafaudage de la compagnie Luc Amoros.

Mai 2009
Exposition à la Semencerie, pendant les ateliers ouverts
Mai 2008
Exposition avec Joseph Kieffer à la Halle verrière de Meisenthal
2007-2008-2009
Exposition collective itinérante « oh no, John », organisée par Claire Balloge et Julie Cornieux, à Lyon, Strasbourg, Saint Etienne, Barcelone.
Juin 2006
Installation « En Chantier », exposition personnelle à la Galerie ADEAS, Strasbourg
Mai 2006
Exposition collective « Débordements » à la Chaufferie, Strasbourg


Dans ce qu’on appelle le MOI cohabitent des tas de pensées et de non-pensées dans le désordre le plus total : « brrr …j’ai froid. J’aurais dû prendre une veste. Qu’est-ce que je devais faire aujourd’hui ? Euh, se rappeler en toutes circonstances que les escargots sont mouillés ? Nan, c’est pas ça. Euh… flûte, aucune idée, hmm, c’est bien ça, les escargots mouillés…Oh, ça va plus, ça va plus du tout. Cette mouette…c’est…elle aurait pas une tête d’escargot ? Si les escargots sont toujours mouillés, ils doivent avoir froid en permanence. Bon, bref , pourquoi je suis là déjà ? » Avec ou sans transition, des milliards de pensées disparates nous assaillent.

Je mélange de la même manière des matériaux, des situations qui n’ont rien à voir. Passant du drôle au tragique, du lourd au léger, du fragile au solide. Je cherche l’expression du réel, c’est mon guide dans ce chaos que rien ne semble organiser. Le réel, Gilles Deleuze dans son abécédaire l’apparente au devenir. Il parle de mai 68 comme « d’une intrusion du devenir, du réel à l’état pur ». J’utilise carton, terre crue, terre cuite, grillage, papier mâché, pâte à modeler, plâtre, bois, latex et j’en passe. Tout est bon pourvu qu’on sente cette idée du réel qui est un devenir, du réel qui est insaisissable, qui est la transformation, l’inachevé.

Ce qui constitue probablement le principal obstacle à une perception juste et complète du réel, c’est que cette perception est la somme de deux perceptions (au moins), celles du corps et de l’esprit. Entre autre les perceptions du réel, les réalités, du corps et de l’esprit sont à la fois diamétralement opposées et tellement emmêlées qu’il est parfois difficile de les identifier.

Du fil de fer dans la pâte à modeler.
Une volonté de fer dans un corps mou.
Un corps mou, vulnérable. Le corps est notre grande fragilité, notre talon d’Achille. Il est le devenir (ce qui nous ramène à Deleuze et au réel), la vie et donc la mort (donc l’inacceptable). Ce qui naît et ce qui pourrit. Il est le fini, le temps.
Tandis que l’esprit…l’esprit est le pur esprit. Non assujetti à des besoins terrestres, il est immatériel et libre. Il est immortel. Pendant que le corps est bloqué dans le présent, l’esprit vagabonde du passé au futur, en passant (exceptionnellement) par le présent.
Le corps est la contrainte de l’esprit. Et l’esprit le lui rend bien.
Dans l’art religieux, on a tenté de résoudre la tension entre l’esprit et l’idée de la mort par l’emprisonnement du corps. Les plaisirs de la chair, de la vie inspiraient une profonde méfiance, et la mort était un passage vers un monde parfait ne connaissant ni la faim, ni le sommeil, où l’on était enfin libéré de toutes ces tentations diaboliques. Le corps y est figé, presque toujours habillé (à l’exception d’Adam, Eve et les martyrs), prisonnier, comme épinglé.
Dans mon installation « L’auto-jugement dernier » (voir book, p.13), les corps sortent de la peinture, des murs, du plafond, du sol, comme pour se libérer, mais leur tentative n’aboutit pas.
Le buste d’une grosse bonne femme regarde d’en haut la scène d’un air désabusé, une autre femme tronquée tente de se dégager du mur, sans succès. Un monstre crache un cadavre : le seul à avoir réussi à sortir du mur, est mort.
C’est le corps comme siège du réel, du devenir, qui m’a fait passer du dessin à la sculpture, c’est comme si je donnais corps au réel en donnant corps…au corps. Le corps avec ses imperfections et ses limites.

Vers les années soixante, avec entre autres, le mouvement hippie, « peace and love », la vision du corps est totalement inversée. Les plaisirs de la chair sont au contraire mis en avant et le corps est celui qui sait. On doit écouter son corps. La mort doit cette fois-ci être conjurée par le plaisir, le plaisir des sens par tous les moyens. Ce n ‘est qu’une nouvelle dictature de l’esprit sur le corps qui n’accepte toujours pas la nature périssable et changeante de son enveloppe.
Dans mon installation « En chantier » (voir book, p.27), le corps fait ses premiers pas hors du mur, mais il est morcelé, hybride ou mutilé. Dans une pièce cachée une femme engloutit ; engloutit on ne sait quoi, il ne reste que des traces de sang. Au milieu d’autruches, de phoques et de mannequins, un corps sans bras mord la poussière.
Et pendant ce temps-là, la conscience assiste, impuissante, à cette guerre incessante du corps et de l’esprit….

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Le Fieffé Fou

le Pot aux Roses, poésie, Quimper

Envoûté, envoûtant … le fieffé fou, c'est un homme et son accordéon, un homme et sa voix ... Il revisite avec un étrange mélange de puissance et de fragilité des chansons et poésies illustres ou méconnues. Brut. Sans chercher les regards, presque malgré lui, il nous emmène. On est étonné, on se sent vivant, embarqué et prêt à danser parfois.
Troublant de vérité lorsqu’il emprunte les mots d’Arno : “Laisse moi chanter, laisse moi danser, sur la terre où j’suis né “ Il s’évade et c’est un vrai bonheur de le suivre.

 

 


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